Il y a deux méthodes pour le sexage d'un serpent. On privilégiera l'une ou l'autre selon la taille du spécimen et ses propres expériences.
On va commencer par une méthode très peu fiable (surtout si on n'a aucun élément de comparaison) mais qui peut être une indication. Chez la plupart des couleuvres (pour les autres, j'ignore si cette règle est juste), on peut faire une première observation en regardant la longueur de la queue et sa largeur. Une queue longue et une partie large derrière le cloaque peut indiquer un mâle. La largeur est simplement l'endroit où se rangent les hémipénis. A l'inverse, une queue courte et fine indique une femelle.
Attention, à part sur quelques espèces (Heterodon nasicus entre autres), il est extrêmement difficile de voir la différence et ce sexage n'est pas très fiable, surtout quand on n'a pas de point de comparaison.
La deuxième méthode est en général celle pratiquée sur les juvéniles et sub-adultes. A l'inverse de la précédente, il y a un risque de blesser le serpent et il ne faut donc pas la pratiquer seul ou avec pour seul guide une vidéo ou une explication prise sur le net. Il faut se la faire expliquer et montrer par quelqu'un qui sait le faire.
Cette méthode est celle de l'éversion, que les anglais appellent "popping". Il s'agit simplement d'appuyer doucement en arrière du cloaque et de remonter doucement vers le cloaque, comme pour masser la zone. Si le serpent est un mâle, le résultat est l'éversion des hémipénis, c'est-à-dire qu'ils sortent.
Cette méthode est assez fiable si elle est pratiquée par quelqu'un qui a assez d'expérience. Si on ne s'y prend pas correctement, au mieux rien ne sortira et au pire on peut blesser le serpent.
La troisième méthode est la plus fiable, mais il est impératif qu'elle soit pratiquée par quelqu'un qui a l'habitude de le faire, parce que les risques de causer des blessures irréversibles est bien réel.
Il s'agit du sondage. Avec une sonde de taille adaptée, on soulève doucement l'écaille cloaquale, en plaçant dans un premier temps la sonde vers la tête du serpent, puis on retourne la sonde vers la queue et on la fait glisser très lentement en la faisant rouler dans ses doigts jusqu'à rencontrer une résistance. Si la sonde s'enfonce profondément, on a un mâle (toujours l'espace où sont rangés les hémipénis), si au contraire on ne peut pas trop l'enfoncer c'est une femelle.
Attention, je préfère réitérer ma mise en garde : si on force ou qu'on enfonce la sonde de travers, on risque d'endommager gravement le serpent.
